Aujourd’hui, on vous présente les hommes de l’ombre de la reprogrammation moteur : les ingénieurs motoristes / les reprogrammateurs / les mappeurs. Armés de leur clavier et de leur souris, ils réalisent des merveilles au cœur même de votre voiture : dans le moteur, et plus précisément le calculateur.
Il faut savoir qu’un ingénieur motoriste s’occupe, a minima, de recevoir les acquisitions de données du calculateur et de modifier la cartographie de la voiture.
Chez Fred Auto Sport, nous n’importons pas de fichiers standardisés dans le calculateur de votre véhicule. C’est donc Fred et Cédric qui sont chargés de les modifier un à un afin d’obtenir un résultat satisfaisant pour le client et pour eux.
Zoom sur leur cursus et leur activité pour vous expliquer l’envers du décor.
- Quel est votre parcours scolaire / professionnel ?
- Quelles compétences sont importantes pour être ingénieur motoriste ?
- Pourquoi avoir créé / rejoint Fred Auto Sport ?
- Quelle est la journée type d’un ingénieur motoriste ?
- Comment travailles-tu avec les équipes de terrain ?
- Quel aspect de ton métier préfères-tu ?
- Quel aspect de ton métier aimes-tu le moins ?
- Quel est ton petit plus par rapport aux autres ? As-tu une spécialité ?
- Des petites anecdotes ? (Pires galères, meilleurs souvenirs…) ?
Quel est votre parcours scolaire / professionnel ?
Fred : Je suis majoritairement passé par les études de la vie. En 2004, je me suis formé pendant 1 an à l’école de la Performance de Nogaro sur la préparation de développement et le suivi de véhicules de compétition, notamment la moto. J’ai beaucoup travaillé sur les développements moteur sur banc d’essai. Grâce à cette formation, j’ai renforcé mes connaissances sur le fonctionnement des moteurs et les manières de gagner en performance. Mais il n’y avait pas de cours sur la façon de faire des cartographies sur des calculateurs de série. Ca, je l’ai appris tout seul à l’expérience. Suite à cette formation, j’ai travaillé 2 ans dans le milieu de la compétition moto. J’étais passionné mais il est difficile de gagner correctement sa vie dans ce secteur d’activité. Je suis donc reparti vers un travail plus “traditionnel” dans l’aéronautique afin que le milieu de l’automobile et de la compétition reste des activités de loisir. Malgré tout, le naturel est revenu et après quelques années, j’ai commencé à me lasser de mon travail. J’ai repris de plus en plus de temps pour mes passions. A cette période, l’éthanol était de plus en plus présent à la pompe, l’électronique s’était beaucoup développée dans les voitures et je voulais rouler à l’E85. Je me suis intéressé à ce qu’il se passait dans le calculateur de ma voiture et tout a commencé comme ça.
Cédric : Au début des années 2000, j’ai fait des études en mécanique automobile car j’étais un vrai passionné. Mais autant j’aimais travailler sur un moteur démonté pour essayer de le réparer et l’améliorer, autant je n’aimais pas faire de la mécanique en général. J’avais besoin d’effectuer un travail minutieux et ça ne me correspondait plus. Je me suis alors tourné vers une toute autre branche d’activité (qui correspondait à ma 2e passion) pendant un certain temps. Impossible pour moi de travailler dans quelque chose qui ne me passionne pas. Quelques années plus tard, l’envie de revenir dans le milieu de l’automobile est revenue et étant un amoureux de la minutie et des moteurs, c’est tout naturellement que je me suis orientée vers la reprogrammation automobile. J’ai commencé par ma voiture avec un ami (BamPower), nous avons réalisé un stage 3 full éthanol sur mon ancienne S3 8L. Il s’est occupé de la mécanique et j’ai travaillé sur la gestion moteur pendant des semaines. Une chose en entraînant une autre, nous avons ensuite reprogrammé la voiture de BamPower et celles de beaucoup de nos amis.
Quelles compétences sont importantes pour être ingénieur motoriste ?
Fred : Il faut être un gros geek et aimer passer du temps devant son PC. Il faut être persévérant et se remettre régulièrement en question car il y a beaucoup de choses qui ne sont pas des vérités absolues sur les calculateurs de voiture. Ce qui fonctionne parfois chez l’un, ne fonctionnera pas chez l’autre alors que que c’est le même moteur ! C’est beaucoup de temps et d’investissement personnel.
Cédric : Une connaissance très importante sur le fonctionnement d’un moteur et une grande compréhension de l’informatique. Concernant les qualités humaines, je dirais de la patience, beaucoup de patience, et de la persévérance. Il ne faut pas avoir peur du travail constant. Le milieu automobile évolue sans cesse, les calculateurs également donc il faut aussi évoluer en fonction, c’est énormément d’investissement et un apprentissage permanent.
Pourquoi avoir créé / rejoint Fred Auto Sport ?
Fred : Ce n’est pas moi qui ait créé Fred Auto Sport, ce sont mes clients.
En bricolant ma voiture, en posant des questions dans des groupes de préparateurs, j’ai attiré certaines personnes qui avaient envie aussi de bricoler un peu leurs voitures pour rouler à l’éthanol, pour améliorer les performances ou les deux. Petit à petit, des gens de mon entourage m’ont demandé de faire des choses sur leur voiture. Avec le temps, j’ai eu une masse de contacts qui sont devenus des clients, ce qui a nécessité la création d’une structure officielle.
Cédric : J’ai rencontré cette grande famille dans laquelle on m’a intégré peu à peu en me demandant certaines reprogrammations que j’avais l’habitude de faire à l’époque (multimap par exemple). L’ambiance était au top, c’est un vraiment un groupe solidaire, je me suis donc bien intégré en apportant ma pierre à l’édifice.
J’ai énormément appris au côté de Fred. A tel point que Fred m’a intégralement intégré à l’équipe en tant que centre officiel à Rouen et ingénieur motoriste de l’équipe FAS.
Quelle est la journée type d’un ingénieur motoriste ?
Fred : Pour ma part, j’ai la double casquette d’ingénieur motoriste et de chef d’entreprise. D’où le fait que nous soyons maintenant 3 à développer en interne. Ma journée type commence par 45min de sport avant de passer la journée entière assis devant le PC. Ensuite elle s’articule autour de 2 activités : les appels téléphoniques et le développement de fichiers. Je passe beaucoup de temps au téléphone avec tous les partenaires du réseau pour les aider avec leurs problèmes techniques ou face à des voitures qui présentent des signes de dysfonctionnement. J’essaie de rester disponible pour tout le monde. Quand je ne suis pas au téléphone, je fais les fichiers : j’effectue les modifications sur le fichier envoyé par le partenaire et je contrôle les logs de tout le réseau.
Cédric : Ordi, ordi et ordi. Le matin, je m’occupe de la réalisation des fichiers pour l’ensemble du réseau FAS en collaboration avec Fred.
A la différence de Fred, je suis à mon centre de Rouen l’après-midi où je continue les fichiers tout en m’occupant de mes propres clients. J’y suis secondée par un autre Fred qui s’occupe de lire, écrire, démonter, ouvrir les calculateurs, effectuer des acquisitions de données, faire les passages au banc de puissance, chercher les éventuelles pannes mécaniques… Cet équilibre me permet d’avoir l’aspect complet du métier.
Comment travailles-tu avec les équipes de terrain ?
Fred : Les partenaires m’envoient la cartographie lue du véhicule avec un diagnostic et/ou log en fonction de l’état que semble avoir le véhicule à son arrivée. J’effectue la modification du fichier en fonction de la demande du client et je le renvoie au partenaire. Le fichier est ensuite injecté dans le calculateur de la voiture, chaque partenaire effectue ensuite un contrôle de puissance (s’il y a eu modification de la puissance et/ou couple) et une acquisition de données des paramètres de la voiture pour que je puissance contrôler ce qu’il se passe à l’intérieur du moteur et retoucher si nécessaire jusqu’à ce que le résultat soit correct.
Cédric : On passe beaucoup de temps avec eux au téléphone pour les guider dans ces différentes étapes. Avec plus ou moins de patience (rire).
Quel aspect de ton métier préfères-tu ?
Fred : Réfléchir à comment modifier un fichier, le modifier et aller essayer la voiture pour ressentir les résultats, avoir les sensations de ce qu’on a pu gagner sur le véhicule. Aujourd’hui, de par ma double casquette, je n’ai plus le temps pour les essais, ils sont délégués via mes partenaires dans toute la France. Malgré tout, je le fais de temps en temps car c’est ce qui, à la base, m’a donné envie de faire de la reprogrammation. Aujourd’hui, j’ai une certaine satisfaction lorsqu’on m’envoie une acquisition de données propre sur une voiture que j’ai réglée.
Cédric : Obtenir un résultat satisfaisant, tout simplement.
Quel aspect de ton métier aimes-tu le moins ?
Fred : Le téléphone qui sonne quand je réfléchis sur un fichier. Quand je suis pris dans un développement et qu’un partenaire m’appelle, je réponds. Mais ça me coupe dans ma réflexion et ça casse ma dynamique.
Cédric : Le téléphone aussi. Je ne suis pas un grand parleur et je suis assez introverti. Malgré tout, je réponds présent le plus souvent possible afin d’aider l’équipe et les accompagner à distance. Mais ça nuit à la concentration quand je suis la tête dans un fichier.
Quel est ton petit plus par rapport aux autres ? As-tu une spécialité ?
Fred : Mes métaphores et mes comparaisons sont inégalables. Ça peut surprendre au début. Outre ça, on va dire que j’ai pu conserver une certaine accessibilité par rapport à certains autres reprogrammateurs. Les clients qui souhaitent me contacter directement peuvent le faire.
Cédric : J’ai su voir le multimap d’origine sur les Citroën AX (rire).
Des petites anecdotes ? (Pires galères, meilleurs souvenirs…) ?
Fred : Je ne me souviens même pas de ce que j’ai fait il y a 15 min… Je passe mon tour !
Cédric : La pire galère, ce sont les fichiers de certains partenaires… Qui sont aussi mes meilleurs souvenirs car je les laisse à Fred (rire).
0 commentaires