Tout au long de l’année 2021 et 2022, la consommation de Superéthanol a connu une forte progression, parallèlement à la flambée des prix du carburant traditionnel. Une situation qui s’explique par la globale stabilité des prix entraînant un vif engouement des Français pour l’E85.
- Les chiffres clés à retenir
- La progression du Superéthanol dans les stations-service
- Les efforts du gouvernement et des constructeurs
- L’éthanol : un carburant incontournable sur le plan tarifaire
- La consommation du Superéthanol soutenue par les collectivités locales
- Le comparatif entre le 100 % électrique et l’éthanol hybride
- Quand le Superéthanol devient un carburant d’avenir
Les chiffres clés à retenir
En 2021, le volume d’éthanol a connu une progression de 33 % par rapport à 2020. Un constat qui s’est accentué en 2022 avec une augmentation de 83 %. Il faut dire que la stabilité des prix est un facteur rassurant pour de nombreux consommateurs. En 2021, le Sans-Plomb 98 croissait en moyenne de 34,6 centimes. Un chiffre relativement similaire pour le Sans-Plomb 95 avec une hausse de 33,6 centimes. Le diesel occupe la première place du podium des augmentations avec une moyenne de 37,5 centimes.
De son côté, le Superéthanol n’a progressé que d’une dizaine de centimes. Résultat, les consommateurs ont bien compris l’intérêt du carburant qui occupe désormais 6,5 % du marché des essences en 2022 contre 4 % en 2021. Le Superéthanol gagne chaque année des parts de marché, car c’est un carburant alternatif qui séduit. Non seulement par sa tarification intéressante, mais également avec la multiplication des stations-service distribuant le précieux carburant.
La progression du Superéthanol dans les stations-service
De nombreux automobilistes craignent de ne pas trouver du Superéthanol à proximité de chez eux. Sur l’année 2021, 490 stations-service supplémentaires utiles ont proposé la distribution du précieux carburant, pour un total de 2 739 sur l’ensemble du territoire. Ainsi, une station sur trois distribue le Superéthanol. Mais en 2022, un nouveau cap a été franchi en passant la barrière des 3 300 stations-service, soit 36 % des stations du territoire. Une croissance de 20 %, appréciée par les automobilistes qui ont pu découvrir 550 nouveaux points de vente au cours de l’année précédente.
Autre indicateur clé, le fait que l’application « Mes Stations E85 » a été téléchargée 87 000 fois en 2022 contre 45 000 fois en 2021. C’est une application appréciée par les consommateurs de Superéthanol, permettant de géolocaliser facilement les stations-service distribuant le carburant et de connaître les prix à la pompe.
Les efforts du gouvernement et des constructeurs
Le gouvernement a publié un arrêté modificatif concernant l’homologation des boîtiers de conversion au Superéthanol En application depuis le 5 mars 2021, vous êtes dans votre bon droit de procéder à l’installation d’un boîtier de conversion sur un véhicule disposant de plus de 15 chevaux fiscaux, mais également sur un véhicule à filtre à particules.
Le constructeur Ford a aussi multiplié les efforts en commercialisant de nombreux modèles avec une motorisation E85 d’origine. Notamment sur la Ford Focus, Puma et Fiesta. Cette prise d’initiative permet au constructeur américain d’être aujourd’hui le numéro 1 de la voiture Flexifuel d’origine sur le marché français. C’est-à-dire les véhicules capables de rouler au Sans-Plomb et au Superéthanol.
La stratégie du constructeur porte ses fruits, car ces ventes ont augmenté de 7,6 % en France et en 2022 pour un total de 47 000 véhicules. La tactique de Ford demeure totalement cohérente en intégrant le bioéthanol dans la commercialisation de ces modèles. Cette approche lui a permis de réaliser 30 000 immatriculations, dont 80 % auprès des particuliers. C’est une performance historique, notamment dans un marché automobile perturbé.
Ces différentes initiatives encouragent les automobilistes à revoir leurs habitudes et à s’orienter vers la technologie flex-85. Les chiffres parlent d’eux-mêmes avec 120 000 nouvelles voitures utilisant le Superéthanol, soit un total de 300 000 véhicules sur le marché français et une progression de 67 %.
En 2020, 15 000 boîtiers de conversion E85 ont été mis en place contre 30 000 en 2021 et 85 000 en 2022. Selon les indicateurs actuels, on estime que 220 000 véhicules essence disposent d’un boîtier de conversion.
Toutes les quatre minutes, un boîtier Bioflex a été vendu en 2022. Une statistique édifiante soulignant l’intérêt des Français pour ce carburant. C’est une solution actuelle, mais également pour le futur. En ce début d’année 2023, un plein de 50 l de carburant permettrait d’économiser 38 €.
L’éthanol : un carburant incontournable sur le plan tarifaire
Depuis plus de 10 ans, l’éthanol reste relativement constant dans les prix. Une fois de plus, il demeure le carburant le moins onéreux dans les stations-service. Une stabilité rassurante pour les consommateurs, souvent déstabilisés par l’inflation galopante. En effet, le Sans-Plomb et le Gazole ont enregistré des prix records, alors que le Superéthanol n’a progressé que de quelques centimes. Ce n’est donc pas étonnant que sa consommation ait fortement augmenté en 2021 et en 2022.
Même si le Superéthanol subit également l’inflation en ce début d’année 2023, les économies sont toujours présentes. En moyenne, vous pourriez espérer un gain de 675 € pour 20 000 km parcourus. Même si de nombreux détracteurs affirment qu’il n’est pas judicieux de convertir son véhicule, les chiffres démontrent le contraire, car les économies seront bel et bien présentes. Dans ce calcul, il faut intégrer le fait que le carburant soit directement produit en France. C’est une énergie verte et donc les taxes sont plus faibles. Même si des hausses sont présentes, l’E85 demeurera moins onéreux que les autres carburants.
La hausse du prix du bioéthanol s’explique par l’inflation subie dans la filière à cause des prix du gaz et des coûts agricoles. Le résultat est directement palpable dans les contrats d’approvisionnement à prix fixe établis entre les distributeurs de carburant et les fournisseurs d’éthanol.
La consommation du Superéthanol soutenue par les collectivités locales
La mobilisation des collectivités permet d’aider les Français dans la transition énergétique et l’équipement de leur voiture avec des boîtiers de conversion E85 homologués. Voilà pourquoi, il est possible de bénéficier d’un financement partiel si vous habitez dans la région Île-de-France, PACA SUD, dans les départements de la Seine-Maritime, de l’Oise, des communes de Libourne, Nice Métropole, Dammarie-les-Lys, Montereau et La Tour du Pin.
Par exemple, la région Île-de-France prolonge son dispositif d’aide pour l’année 2023 permettant de recevoir une prime de 500 € dans le cadre de la conversion de son véhicule en E85. De son côté, la région Hauts-de-France se donne quelques mois pour étudier l’évolution de l’éthanol pour envisager l’activation des aides associées dans l’Aisne et la Somme. Un financement particulièrement appréciable, car représentant près de 50 % du budget nécessaire pour l’installation d’un boîtier. Résultat, les automobilistes pourront amortir leur investissement en moins de 12 mois.
Le comparatif entre le 100 % électrique et l’éthanol hybride
L’IFPEN ( IFP Energies Nouvelles ) et le SNPAA ( Les Industriels de l’Alcool et du Bioéthanol ) ont commandité une étude portant sur l’impact environnemental des deux carburants. Les résultats sont édifiants et ils soulignent le fait que la voiture hybride rechargeable au Bioéthanol serait moins polluante qu’un véhicule 100 % électrique.
Le comparatif s’appuie sur une utilisation mixte de 15 000 km par an en prenant en considération la production et la consommation d’énergie, la fabrication de la batterie, du véhicule et des pneus. Au final, il en ressort une consommation moyenne de 74 gCO2éq/km pour la voiture hybride rechargeable FLEX-85 contre 85 gCO2éq/km pour la voiture électrique.
D’une manière générale, il n’existe aucun véhicule zéro émission de dioxyde de carbone. Même si de nombreuses vertus sont prêtées aux véhicules électriques, la production d’électricité et la fabrication de la batterie engendrent des rejets de CO2. Voilà pourquoi, l’électrification ne permet pas de résoudre le problème de la décarbonation du transport.
Quand le Superéthanol devient un carburant d’avenir
Les enjeux de la décarbonation doivent être intégrés pour réduire les émissions de dioxyde de carbone et continuer à se déplacer en toute légalité après 2035. Le nouveau Règlement européen a été adopté à la fin 2022 et il concerne les rejets de dioxyde de carbone des véhicules légers. À partir de 2035, l’Europe souhaite favoriser l’usage des carburants neutres en carbone, tout en intégrant une clause de revoyure en 2026 pour s’interroger sur l’autorisation éventuelle des véhicules hybrides rechargeables.
Une excellente nouvelle pour l’éthanol et plus particulièrement sur l’utilisation des voitures hybrides rechargeables FLEX-E85. En effet, elles utiliseront du Superéthanol-E85 dont la part d’essence fossile sera remplacée par de l’essence synthétique. Voilà pourquoi, une berline compacte de la catégorie C produira moins de gaz à effet de serre à l’horizon 2040 qu’une voiture électrique.
Ce qu’il faut retenir de l’évolution du Superéthanol
2021 et 2022 furent deux années exceptionnelles pour l’éthanol. D’ailleurs, cette tendance n’est pas près de s’inverser en 2023. Malgré une légère augmentation du prix en début d’année, la tarification reste très attractive en comparaison avec les autres carburants traditionnels. L’intérêt des ménages est au demeurant palpable et grandissant chaque année. De ce fait, la consommation de Superéthanol connaît une forte progression.
Les distributeurs de carburant ont bien saisi cet enjeu et ils se sont adaptés à la situation en intégrant le E85 dans leurs établissements. Chaque jour, de nouvelles stations-service proposent de l’éthanol aux automobilistes pour qu’ils puissent faire un plein d’essence avec une tarification avantageuse. L’avenir s’annonce serein pour l’éthanol qui devrait encore battre de nouveaux records.
0 commentaires