Vous est-il déjà arrivé d’hésiter devant les pompes de la station-service ? Plutôt SP95, SP98 ou E10 ? Plutôt B7 ou B10 ? Avec toutes ces possibilités, il est parfois compliqué de savoir quel est le carburant le plus adapté à notre véhicule et son utilisation.
A travers cet article, nous allons vous expliquer la différence entre tous ces carburants et vous faire découvrir les biocarburants.
Les carburants “classiques” : Sans Plomb et Gasoil
Le carburant permet d’alimenter notre moteur en énergie mécanique / chimique. Il est fabriqué à partir d’énergies fossiles non renouvelables (comme le pétrole) et est transformé sous forme liquide ou gazeuse.
Le carburant classique regroupe l’essence et le gazole. Ils proviennent du pétrole brut et subissent de plus en plus d’évolutions suite aux exigences des réglementations environnementales (suppression du soufre et contrôle des niveaux de certains composants).
Les carburants appartenant à la catégorie « essence »
L’essence figure en tête de liste des carburants disponibles en station-service. On distingue plusieurs catégories.
E5 (SP95, SP98)
Ce type d’essence sans plomb comprend jusqu’à 5 % de biocarburants.
Il existe deux types d’essence : le sans-plomb 95 et le sans-plomb 98.
Le sans-plomb 98 est plus ancien et de moins en moins disponible dans les stations essences. Bien que légèrement plus cher, il est moins énergivore que le sans-plomb 95. Le sans-plomb 98 est encore utilisé pour des véhicules datant d’avant juillet 1990, tandis que le sans-plomb 95 est compatible avec tous les véhicules fabriqués après cette date.
« 95 » et « 98 » correspondent à l’indice d’octane contenu dans le carburant.
Dans les véhicules utilisés de manière “sportive”, il est tout de même recommandé d’utiliser du SP98 quand on recherche de la performance.
E10 (SP95-E-10)
L’E10 comprend jusqu’à 10 % de biocarburants. À terme, il est voué à remplacer le carburant E5 sur le marché.
E85 (Superéthanol)
Ce carburant, disponible depuis 2007 en station-service et anciennement connu sous le nom de superéthanol, peut contenir 85 % de biocarburants maximum. Seuls les véhicules dits « flex-fuel » (véhicules à carburants modulables) sont adaptés.
Son prix au litre peu onéreux et sa taxation minimale en font un carburant apprécié.
Les carburants appartenant à la catégorie « gazole »
Le gazole est le deuxième type de carburant disponible dans les stations-service. On en distingue, comme pour l’essence, plusieurs types.
B7 (gazole)
Il s’agit d’un gazole standard. Il contient tout au plus 7 % de biocarburants produits à partir d’huiles végétales. Il convient à l’ensemble des véhicules Diesel.
B10 (gazole B10)
Il s’agit d’un gazole contenant jusqu’à 10 % de biocarburants. La compatibilité varie selon le modèle du véhicule. Les recommandations des constructeurs automobiles doivent impérativement être prises en considération.
Les carburants de type gaz
De nombreuses stations proposent également des carburants « gazeux », c’est-à-dire composés en majeure partie de gaz naturel ou d’un mélange de méthane et de propane.
Le CNG (GNC gaz naturel comprimé) est adapté aux poids lourds, tandis que le LNG (gaz naturel liquéfié) et le LPG (gaz de pétrole liquéfié carburant) peuvent alimenter des véhicules légers adaptés.
L’essence et le gazole sont les carburants qu’utilisent la quasi-totalité des automobiles aujourd’hui, mais ce sont aussi les plus polluants (rejet d’oxydes d’azote, gaz carbonique, monoxyde de carbone, particules,…). Afin de changer progressivement les habitudes de consommation de ces carburants, de nouveaux carburants dits « biocarburants », plus respectueux de l’environnement, sont déployés dans différents pays.
Les biocarburants : un carburant d’avenir
Qu’est-ce qu’un biocarburant ?
Le biocarburant est fabriqué à partir de matières d’origine agricole ou animale non fossiles. On l’utilise en complément ou en remplacement du carburant classique. Il possède plusieurs appellations comme « biocarburant », « agrocarburant », « carburant végétal » ou « carburant vert ».
Il est aujourd’hui utilisé sous trois formes principales :
- L’huile végétale (colza, tournesol, soja, palme,…), dans ce cas appelé biodiesel ou diester,
- L’alcool, appelé bioéthanol (canne à sucre, betterave, maïs, blé…)
- Et le gaz appelé biogaz (fermentation organique et animale)
En France, il est rarement utilisé pur mais en mélange en l’adaptant aux moteurs (en complément à certains carburants classiques) ou en adaptant les moteurs des véhicules.
Nous retrouvons par exemple le SP95-E10, sans-plomb 95 qui contient 10% d’éthanol, et le biodiesel, qui lui est ajouté au gazole (taux max de 7%). Les biocarburants permettent de diminuer significativement les émissions de gaz à effet de serre, ils sont considérés comme la solution de remplacement des carburants classiques.
Les différentes générations de biocarburant
Les biocarburants sont classés en fonction de 3 types de génération (plus la génération est haute plus les systèmes sont en cours de développement/recherche).
1ère génération de biocarburant
Il s’agit des biocarburants fabriqués à partir d’huile et de céréales, ils sont aussi les seuls à être produits de façon industrielle. En revanche, ils sont en concurrence directe avec la production alimentaire destinée aux hommes ou aux animaux ce qui a amené la Commission Européenne à décider de l’arrêt progressif de cette génération pour laisser place aux biocarburants de 2ème génération.
2e génération de biocarburant
Il s’agit des biocarburants fabriqués à partir de bois, plantes (tiges, feuilles,…) et de déchets. Ne présentant plus de concurrence directe avec les produits alimentaires, ces biocarburants représentent une excellente solution de remplacement tant pour les carburants classiques que les carburants de 1ère génération.
Ces matériaux permettent de fabriquer du bioéthanol, du biodiesel, du biohydrogène et du biogaz de 2ème génération. Cependant, leur production n’est pas encore réalisée de manière industrielle. Suite à la décision de la Commission Européenne, leur production industrielle devrait être effective d’ici les années 2020/2030.
3e génération de biocarburant
Il s’agit des biocarburants fabriqués à partir d’algues (plus exactement micro-algues). Cette matière permet de créer non seulement du biodiesel (grâce à ces acides gras transformés en huile), du bioéthanol (grâce à certaines variétés qui contiennent du sucre) mais aussi du biogaz (grâce à la fermentation des algues) ou du biohydrogène.
Les différents biocarburants
Les biocarburants comprennent l’huile végétale brute, le biodiesel, le bioéthanol, l’algocarburant et le biogaz.
L’huile végétale brute
Elle est entièrement naturelle, elle peut être utilisée directement dans les moteurs diesel cependant cela est strictement interdit (sauf pour certains exploitants et agriculteurs). L’huile végétale brute permet de limiter ses réductions d’émission de carbone et azote, c’est une énergie renouvelable inépuisable et c’est un biocarburant très bon pour le moteur.
Le biodiesel
Il est produit à partir d’huile de colza, palme et autres ingrédients naturels. Il est beaucoup plus réglementé que l’huile végétale brute, il doit respecter des normes et spécifications bien particulières. Le biodiesel est cependant une énergie 100% renouvelable et non toxique. En effet, il émet drastiquement moins de gaz à effet de serre et est plus propre. Il peut être mélangé avec du diesel avec des proportions de 2 à 20%. Il est compatible avec les moteurs diesel des véhicules déjà existants.
Le bioéthanol
Aussi appelé éthanol, il s’agit d’un alcool éthylique fabriqué à partir de la fermentation des sucres et amidons contenus dans certaines plantes et céréales (canne à sucre, betterave, maïs, riz…). Il est adapté aux moteurs à essence. Cette énergie est renouvelable et peut être utilisée en mélange avec de l’essence classique (10% de bioéthanol et 90% d’essence). Aujourd’hui, il est retrouvé sur le marché dans ces proportions :
- 5% de bioéthanol dans l’essence classique. C’est le cas pour tous les essences, cette proportion permet de n’effectuer aucune modification des moteurs.
- 10% de bioéthanol dans l’essence classique. Il s’agit de l’E10 présent dans la plupart des stations essence. Il est généralement accepté par les véhicules immatriculés après les années 2000.
- 85% de bioéthanol dans l’essence classique. Il s’agit de l’E85. Celui-ci est utilisé aujourd’hui par les voitures ayant un moteur adapté (moteur Flex fuel). Le bioéthanol est une énergie renouvelable réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
L’algocarburant
L’algocarburant utilise des micro-algues comme source de carburant. Ce biocarburant n’est qu’au stade des recherches pour le moment, il n’est pas encore déployé au niveau industriel. Il s’agit bien sûr d’une énergie renouvelable mais qui reste encore compliquée à exploiter en raison de son coût assez élevé. Elle est cependant plus intéressante que les agrocarburants qui impliquent des ressources alimentaires pouvant être utilisées à d’autres fins.
Le biogaz
Il est récolté grâce à la fermentation de ressources végétales et animales. Le gaz émanant de cette fermentation est appelé le biométhane. Ce gaz est composé de 65% de méthane, 34% de CO2 et 1% d’autres gaz. La composition de ce gaz reste néanmoins assez nocif pour l’environnement. Mais il fait partie des énergies renouvelables, il reste donc une alternative aux énergies non renouvelables. Il est compatible avec les moteurs à essence et certains diesel (Dual-fuel) et peut être mis à l’état liquide.
Les autres types de carburant
Il existe également deux types de carburant sous forme de gaz : le GPL et le GNV.
Le GPL (Gaz de Pétrole Liquéfié)
Il est obtenu à partir du butane et du propane. Il est transformé à l’état liquide. C’est le gaz le plus utilisé aujourd’hui en raison de son coût très faible. Il est incolore et inodore : pour des raisons de sécurité, il lui est souvent ajouté une odeur pour que les usagers puissent le détecter en cas de fuite.
Le GNV (Gaz Naturel pour Véhicules)
Il est obtenu à partir du méthane et est conservé à l’état gazeux. Il ressemble fortement au biogaz mais est fabriqué à partir d’hydrocarbures, il s’agit donc d’une énergie fossile non renouvelable. Les réserves de ce gaz naturel sont importantes, elles permettent une utilisation sur le long terme. Comme le GPL, il a un coût très faible, est incolore et inodore, on doit donc lui rajouter une odeur afin de pouvoir le détecter. Il est compatible avec les moteurs à essence. Des recherches sont aussi effectuées sur le bioGNV qui est obtenu à partir de végétaux.
Ces carburants produisent peu de gaz à effet de serre, ils sont donc considérés comme étant plus respectueux de l’environnement que les carburants classiques.
Les nouveaux noms des carburants
Depuis le 12 octobre 2018, les carburants sont désignés dans les stations essence par de nouveaux noms. Ce changement fait suite à l’entrée en vigueur d’une Directive Européenne votée en 2014, dans le but d’uniformiser les noms des carburants dans l’ensemble de l’Union Européenne.
Ceux-ci sont composés de lettre(s) et/ou de chiffre(s) et associés à une forme géométrique renvoyant à la catégorie de de carburant.
Les carburants essence sont représentés par des cercles comportant la lettre E (comme éthanol). Les essences sans-plomb 95 et 98, qui contiennent 5% d’éthanol, sont donc désignées par la dénomination « E5 ». De même, le SP95-E10 est dorénavant appelé seulement « E10 ». Quant au super éthanol, composé de 85% d’éthanol, il est nommé « E85 ».
Les carburants diesel sont représentés par des carrés dans lesquels on peut lire la lettre B (comme biodiesel). Ainsi, le gazole que vous utilisez actuellement contient un maximum de 7% de biocarburant, il est donc désigné par le code « B7 ». Deux nouveaux carburants diesel devraient bientôt être disponibles en stations-services : un gazole avec un maximum de 10% de biocarburant nommé « B10 » et un diesel synthétique indiqué par les lettres « XTL ».
Enfin, les carburants sous forme de gaz sont représentés par un losange. Le « GPL » est dorénavant appelé « LPG ». L’hydrogène sera bientôt disponible en station-service, désignée par le sigle « H2 », ainsi que le gaz naturel comprimé et le gaz naturel liquéfié, respectivement nommés « GNC » et « GNL ».
Ce nouvel étiquetage n’est pas seulement utilisé dans les stations-services. En effet, les voitures fabriquées depuis le 12 octobre 2018 doivent dorénavant comporter les nouvelles dénominations au niveau du bouchon de remplissage et à l’intérieur du manuel d’utilisation.
En résumé, retrouvez ci-dessous les nouveaux noms et symboles des principaux carburants actuellement disponibles en stations-services.
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